La NAFLD est la pathologie hépatique la plus fréquente dans le monde, affectant environ 25 % de la population générale [
7]. Elle est plus fréquente dans les pays industrialisés Occidentaux, le Moyen-Orient et l’Amérique du sud où les facteurs de risque majeurs comme le syndrome métabolique, le diabète type 2 et l’obésité androïde sont fréquents [
7‐
10]. La NAFLD représente également un poids économique significatif. Par exemple, aux Etats-Unis d’Amérique, on estime à plus de 64 millions de personnes avec une NAFLD avec un coût annuel de soins aux environs de 103 milliards USD [
11]. Dans 4 pays importants d’Europe, l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni, on estime que 52 millions de personnes ont une NAFLD, correspondant à un coût annuel de soins de 35 milliards d’euros (allant de 354 € à 1163 € par patient) [
11]. A des fins de comparaison, le CDC (
Centers for Disease Control) aux Etats-Unis rapporte que l’accident vasculaire cérébral coute environ 34 milliards de USD annuellement [
12]. Plus inquiétant encore, la prévalence de la NAFLD est en hausse et ce de manière rapide. Dans une étude de la NHANES (
National Health and Nutrition Examination Survey) aux Etats-Unis, une cohorte s’étendant sur 30 ans, les chercheurs ont trouvé que la prévalence de la NAFLD a significativement augmenté, affectant à peu près 20 % de la population générale entre 1988 et 1994 et atteignant 31,9 % entre 2013 et 2016 [
13]. Cela contraste nettement avec les autres pathologies chroniques du foie comme l’hépatopathie alcoolique et l’hépatite B qui sont restées stables, et l’hépatite C qui a diminué d’environ 50 %. En effet, durant les 30 dernières années aux Etats-Unis, la NAFLD a été la seule pathologie hépatique avec une prévalence en hausse. Dans cette analyse, l’augmentation de l’obésité et le diabète de type 2 dans la population étaient le prédicteur majeur de la hausse de la NAFLD. Compte tenu de la forte association entre le diabète type 2 et la NAFLD, une étude récente visait à démontrer la relation entre ces deux pathologies [
14]. Les chercheurs ont examiné 80 différentes études sur 20 pays, incluant 49.419 patients. Ils ont trouvé que 55,5 % des patients diabétiques de type 2 sont affectés par la NAFLD. En Europe, cette prévalence est encore plus élevée, avec 68 % des patients diabétiques type 2 qui présentent une NAFLD associée. Par ailleurs, la prévalence globale estimée de la NASH chez les patients atteints de diabète de type 2 est de 37 %, significativement plus élevée que celle trouvée dans la population générale et 17 % des patients atteints de NAFLD et de diabète de type 2 ayant eu une biopsie hépatique avaient une fibrose avancée.
La forte association entre la NAFLD et l’obésité a poussé à la création de modèles pour prédire la prévalence et l’augmentation de la NAFLD à l’échelle d’une population basés sur l’évolution de l’incidence et prévalence de l’obésité. En Suisse, cette approche a été utilisée pour modéliser l’évolution épidémiologique de la NAFLD jusqu’en 2030 [
15]. Basé sur ces modèles, la prévalence de la NASH devrait augmenter de 40 % entre 2018 et 2030 et le nombre de décès est prédit à la hausse de 580 décès en 2018 à 820 décès en 2030. Tandis que ces chiffres ne sont que des estimations et restent encore à être confirmés, l’épidémie croissante de l’obésité, l’augmentation de l’âge des résidents suisse en association avec des taux élevés de diabète type 2, supportent tous la prédiction de l’augmentation du poids épidémiologique de cette pathologie et de la mortalité associée à la NAFLD et la NASH.